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17 février 2018, 9 h 00, Hôtel Inn at the Forks, Winnipeg Symposium francophone 2018 sur le thème de l’insécurité linguistique

Check against delivery.

Madame Francine LeBlanc-Lebel,
Madame Valérie Rémillard,
Monsieur Richard Lacombe,
Madame Sara Lafrance,
Mesdames et Messieurs,

Les francophones ont exploré, dessiné, nommé et façonné le Canada.

Les francophones font partie de l’ADN du Canada, de son identité.

Durant de nombreuses décennies, il y a eu plusieurs tentatives pour bannir le français, le réduire au silence.

Mais ça change, il y a une nouvelle légitimité du français qui apparait.

Nous étions ici, nous restons ici, nous serons ici.

  • 10,5 millions Canada
  • 275 millions Monde
  • 700 millions en 2050 (Afrique = démographie et scolarisation)

Avantage comparatif = deux fenêtres sur le monde

Ce n’est pas gênant de parler français, c’est une fierté individuelle et collective (pour les francophones et les anglophones).

Avantage du Canada (et un cadeau pour le Québec parce que la résonnance de notre langue, c’est la voie d’une meilleure appartenance au Canada).

C’est un cadeau que nous faisons au Canada en se disant « bonjour » et en le disant à la planète entière.

Oui il y en a eu des batailles, oui il y en aura encore.

Mais le monde change, le Canada change, le Québec change.

Vous faites le changement.

Passer de la gêne à la confiance, du chuchotement à la voix forte, de l’isolement au rapprochement.

Merci de ce changement que vous faites.

Anna Badiou, 17 ans, reportage de Radio-Canada Manitoba 1 :

« J'ai beaucoup d'amis anglophones qui ne parlent pas français, et pour eux, le fait que je parle français, c'est comme "wow", c'est tellement impressionnant pour eux, d'être bilingue. »

Si on regarde 100 ans en arrière, il faut bien le dire : méchant changement.

On peut maintenant espérer, se dire que c’est possible, et décider de le faire.

Les langues officielles du Canada devraient être vues comme un pont qui nous unit plutôt qu’un fossé qui nous sépare.

On est un tiers des Canadiens qui parlons français.

Faut surtout pas être gênés.

Tiens, permettez-moi une folle question :

Pourquoi ne pas se donner l’objectif que, d’ici 10 ans, tous les étudiants universitaires du Canada soient bilingues au terme de leur formation?

Certains pensent que j’ai des lunettes roses.

Pourtant, c’est possible. Il faut juste décider de le faire.

Le monde va dans cette direction.

Saviez-vous qu’un peu plus de 50 % des citoyens des États membres de l’Union européenne parlent au moins une autre langue étrangère en plus de leur langue maternelle?2

Le Président Macron, récemment, dans un discours à la Sorbonne, a fixé l’objectif que d’ici 2024, chaque étudiant français parle deux langues européennes.

Soyons nous aussi ambitieux!

À bien y regarder, non seulement cela est possible, mais nécessaire.

Le présent siècle sera multinational et multilingue. Le Canada sera-t-il à la traîne des autres, ou devant les autres? Lui qui partait avec une longueur d’avance.

  • 699 écoles francophones publiques au Canada à l’extérieur du Québec, dont plus de 20 au Manitoba. (Source : ACELF)
  • Augmentation d’environ 45 % en 10 ans du nombre d’élèves inscrits aux programmes d’immersion française, à l’extérieur du Québec.
  • 295 197 en 2005-2006.
  • Il y en avait 428 625 en 2015-2016. (Statistique Canada)

L’intérêt est là mais on manque de ressources.

Que devons-nous faire?

Je vous le demande, à vous.

Qu’est-ce que le Québec doit faire?
Qu’est-ce que le Manitoba doit faire?
Qu’est-ce qu’Ottawa doit faire?

On a besoin de vous pour le trouver.

L’insécurité ne doit pas paralyser, elle doit être un appel à l’action.

Nous avons lancé, le 1er juin à l’occasion du 150e de la Confédération, la Politique d’affirmation du Québec et de relations canadiennes.

Bien plus qu’un simple document constitutionnel, ce document est une politique de rapprochement, de solidarité et de vivre-ensemble.

C’est une invitation à mener des projets communs, dont celui de construire ensemble notre avenir.

Et ça commence par des langues officielles qui se rapprochent, pas qui s’éloignent.

Des langues officielles qui se parlent, pas juste au Parlement ou devant les tribunaux, mais au restaurant et dans les bureaux.

Un pont, pas un fossé entre nous.

Ensemble, nous pouvons faire le Canada de demain.

Parce que nous sommes Québécois,
Parce que vous êtes Manitobains,
Parce que nous sommes francophones,

Et que c’est notre façon d’être Canadiens.

Merci!


1 Ce lien ouvrira une nouvelle fenêtre. http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1081873/francais-jeunes-manitoba-langue-identite

2 Ce lien ouvrira une nouvelle fenêtre. http://ec.europa.eu/eurostat/news/themes-in-the-spotlight/language-day
Selon Eurostat, en 2014, un peu plus de la moitié des citoyens des États membres de l’Union européenne (54 %) parlent au moins une autre langue étrangère en plus de leur langue maternelle suffisamment bien pour participer à une conversation. Cependant, les statistiques  varient énormément d’un pays à l’autre.  Les meilleures compétences linguistiques s’observent dans les États membres relativement petits dont les langues nationales sont peu répandues. À l’autre extrémité, des pays comme la France, l’Espagne, Irlande et le Royaume-Uni par exemple, font moins bonne figure. Aussi, au sein de l’Union européenne, l’anglais est la langue étrangère la plus parlée, suivi de l’allemand et du français.