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Le 4 avril 2017, Québec Compte-rendu et suite de la tenue du premier forum sur l’immigration francophone au Canada

La version prononcée fait foi.

J’ai réservé ce moment, dans cette pièce, pour présenter un rapport d’étape sur l’immigration francophone suite à la tenue du premier forum sur l’immigration francophone qui s’est tenu les 30 et 31 mars derniers.

Aujourd’hui, 94 % des Québécois sont en mesure de s'exprimer en français.

La fréquentation scolaire obligatoire en français des immigrants et le choix des jeunes anglophones d'apprendre le français expliquent ce résultat.

Ailleurs au pays, c'est plus difficile.

Le Canada s'appuie sur l'immigration pour relever son défi démographique et, jusqu'ici, il n'avait que des cibles fuyantes à l'égard de l'immigration francophone et ne disposait pas des outils nécessaires pour maintenir la proportion de francophones au pays.

Un choix s'imposait donc : assumer un véritable leadership pour le progrès du français et agir véritablement pour augmenter la proportion d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec.

C'est ce que les treize premiers ministres des provinces et territoires ont fait, en juillet 2016, lors de la réunion du Conseil de la fédération.

Ils ont fixé une cible de 5 % d'immigration francophone; une première en 150 ans!

C'est 1 % de plus que les citoyens de langue maternelle française hors Québec.

Dans la suite de cette décision, les 30 et 31 mars derniers se tenait le premier forum réunissant les ministres de l'immigration et ceux de la francophonie.

Un premier consensus s'y est forgé : établir une nouvelle relation entre le fédéral, les provinces, les territoires ainsi que les communautés francophones et acadiennes à l'extérieur du Québec afin de créer une véritable collaboration pour la prospection, la sélection, l'accueil, l'intégration et la rétention.

Il a été décidé d'organiser un symposium réunissant les membres du forum et les milieux communautaires francophones pour jeter les bases de cette nouvelle collaboration.

Les provinces et territoires ont manifesté leur intention d'inclure l'enjeu de l'immigration francophone dans leurs ententes bilatérales avec Ottawa.

Un comité mixte immigration-francophonie verra à préparer un plan d'actions concrètes concernant le recrutement, l’accueil, l'intégration et la rétention.

Ce plan sera soumis au deuxième forum, qui sera tenu dans les douze prochains mois.

Notons que, dans l'intervalle, le gouvernement fédéral a annoncé qu'à compter du 6 juin 2017, les candidatures à l'immigration connaissant le français seront favorisées en recevant plus de points.

La Fédération des communautés francophones et acadienne a salué ce premier forum sur l’immigration francophone : « Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont reconnu l’importance d’agir en partenariat avec les communautés pour enfin atteindre les cibles en immigration francophone et ils ont pris des engagements en ce sens. Maintenant, le temps presse, et il importe qu’on travaille ensemble pour concrétiser ces engagements le plus rapidement possible. »

Ce forum historique et ses conclusions témoignent d'une volonté réelle de multiplier les espaces francophones au Canada.

De plus en plus, au Canada, on réalise l'avantage francophone.

Il y a 274 millions de francophones dans le monde; il y en aura 700 millions en 2050.

À notre accès au monde anglophone, les francophones du Québec et du Canada ajoutent une fenêtre sur le monde francophone; une fenêtre que les dirigeants politiques du pays veulent ouvrir.

Nous avons un avantage économique, diplomatique, social et culturel dont peu de pays peuvent bénéficier.

Et pourquoi le Québec est-il si engagé dans le progrès du français au Canada, incluant le déploiement d’outils pour favoriser l’immigration francophone?

Parce que le français est l'élément fondamental de notre identité.

Nous le voulons fort au Québec et dans le monde, alors nous le voulons fort aussi au Canada.

Et puis, une plus grande résonance du français au Canada permet aux Québécois une meilleure appartenance au Canada.

Une vaste majorité de Québécois, surtout les jeunes, veulent affirmer leur allégeance québécoise et raffermir leur appartenance canadienne.

Ils ne veulent pas les opposer; ces appartenances plurielles constituent leur identité.

Le Canada qui ferme la porte au français nous repousse; le Canada qui ouvre la porte au français nous accueille et nous dit « Québécois, le Canada, c'est aussi un peu chez vous »!

L'éducation en immersion française, au Canada, est en progression constante depuis trente ans.

Pour l'illustrer, soulignons que 50 % des enfants du Yukon fréquentent soit l'école française, soit une classe d'immersion française.

Sous l’impulsion des treize gouvernements provinciaux et territoriaux et avec le gouvernement fédéral, nous aurons bientôt un circuit touristique de la francophonie.

L'Ontario est devenu membre de l'Organisation internationale de la Francophonie en novembre 2016.

Il faut voir ces progrès.

Et maintenant, on constate le choix de tous les gouvernements de favoriser l'immigration en français au Canada.

Il y a un nouvel élan, une porte qui s'ouvre pour le français… un nouvel accueil!
 
La marche sera longue.

Il y aura encore bien des batailles.

On nous parlera de Brockville et du règlement 17 du début du siècle dernier.

On nous rappellera Durham.

Mais il faut dérouler le film et voir les autres séquences.

On voit alors le progrès, le changement et la nouvelle légitimité du français.

On voit alors une histoire complète; pas une simple image statique qui veut nous dire « voilà deux solitudes ».

On voit une série d'images et de séquences qui donnent une autre interprétation et qui démontrent qu’il y a aussi des solidarités.

Le Canada de la diversité, celui qui reconnaît la diversité individuelle, doit ajouter à celle-ci la reconnaissance de la diversité collective, la diversité de nos communautés linguistiques, francophones et anglophones, la pluralité de nos diversités nationales, celles du Québec et des Premières Nations.

Au monde en repli identitaire qui oppose les appartenances, qui choisit l'antagonisme et la crainte de l'autre, il y a un autre modèle à bâtir, à offrir : celui de la reconnaissance de toutes les dimensions de la diversité, celui de l'appartenance commune qui découle de l'ouverture aux appartenances de chacun et aux appartenances plurielles.

À Moncton, cette histoire d'ouverture patiente au français a pris une nouvelle vitesse.

Cette solidarité naissante demande maintenant à être cultivée.

C'est un autre signal : celui que l’on choisit maintenant de s'enrichir de toutes les dimensions de notre identité pour faire un monde meilleur.

Voilà un projet d'avenir.

Ce projet est emballant.

Il est bon pour le français, pour le Québec, pour le Canada et pour le monde.

Le défi restera de partager ces nouveaux développements à nos concitoyens.

Le rapport que je fais, aujourd’hui, va dans ce sens : partager cette bonne nouvelle, se rappeler qu’il y aura encore des luttes à mener, mais qu’en ce moment, les développements nous donnent espoir et que nous devons continuer la route.

C’est le but de cette présentation, de ce rapport d’étape sur l’immigration francophone.
 
Il me reste à espérer que les médias trouveront opportun de communiquer ces progrès qui témoignent du choix des leaders du pays de dire « Maintenant, on veut être ensemble pour le français ».

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