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Palais législatif du Manitoba, Winnipeg, 18 janvier 2016 Allocution du ministre Jean-Marc Fournier à l’occasion de la signature d’un nouvel accord de coopération et d’échanges et d’une déclaration entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Manitoba en matière de francophonie

La version prononcée fait foi.

Monsieur le Premier Ministre (Greg Selinger),

Madame la Présidente de la Société franco-manitobaine (Jacqueline Blay),

Mesdames et Messieurs : présidents, directeurs généraux et représentants des organismes de la francophonie manitobaine,

Mesdames,
Messieurs,

C’est pour moi un véritable plaisir d’être de retour à Winnipeg et de revoir certains d’entre vous aujourd’hui, afin de souligner cette journée d’engagement envers la pérennité de la francophonie manitobaine et canadienne.

La langue française, notre langue commune, nous unit, nous définit. Lors de mon dernier passage ici, il y a quelques mois, j’ai pu constater une francophonie vibrante, teintée d’un profond désir : celui de vivre et de pouvoir s’épanouir en français.

La francophonie manitobaine d’aujourd’hui est forte de la persévérance et de la ténacité déployées par sa communauté.

C’est grâce à vous ainsi qu’à tous les autres francophones et francophiles qui le portent que le français au Canada n’a plus à être sur la défensive : il progresse, il est fier et il s’affirme.

Les Québécois doivent beaucoup aux communautés francophones du Canada. C’est par votre présence et votre insistance que nous pouvons espérer nos racines hors du Québec et jusqu’aux océans.

Vous êtes nos repères.

Vous pouvez en être fiers. Je le redis : bravo et surtout merci au Manitoba et à tous les Manitobains.

Le gouvernement du Manitoba est un partenaire de premier plan du Québec en matière de francophonie canadienne, et je tiens à souligner son important leadership au cours des dernières années.

Vous vous êtes dotés d’un cadre législatif accordant un statut officiel au français dans les sphères législative, judiciaire et éducative. Vous avez récemment déposé un projet de loi sur les services en français.

Je ne peux m’empêcher d’y voir là le début d’un vent nouveau s’élevant en faveur de la francophonie canadienne.

C’est dans ce sillon qu’ensemble, nous signons, aujourd’hui, une déclaration portant sur la francophonie canadienne, la déclaration de Winnipeg, qui reconnaît le rôle clé qu’ont joué les francophones dans la fondation et la construction du Canada.

Le Québec a signé une déclaration similaire avec l’Ontario, en novembre 2014.

Tous, nous avons la conviction que la francophonie canadienne est une force à développer et un projet d’avenir qui interpelle l’ensemble des provinces et des territoires.

C’est avec des gestes comme nous posons aujourd’hui avec vous que nous continuerons à tracer le parcours enthousiasmant de notre destinée francophone.

Par cette déclaration, nous nous engageons à travailler conjointement et de concert avec les autres gouvernements au Canada à la promotion, à la protection, à la pérennité et à la vitalité du fait français.

Nous favoriserons ainsi le développement d’alliances stratégiques, la multiplication des échanges et l’accroissement des liens et des collaborations entre les gouvernements afin de veiller :

  • à la présence d’un radiodiffuseur national reflétant la réalité des régions – Monsieur le Premier Ministre, je sais d’ailleurs que vous êtes un ardant défenseur de la cause de Radio-Canada;
  • à poser des gestes concrets visant à s’assurer du maintien du poids démographique des francophones partout au pays, notamment au moyen de l’immigration francophone;
  • à encourager l’offre active de services en français en éducation et en santé et les échanges entre les jeunes francophones et francophiles.

Dans ce même esprit de collaboration et de solidarité, nous donnons également aujourd’hui une nouvelle impulsion à notre complicité, en renouvelant notre accord de coopération pour contribuer davantage et de façon bien réelle à consolider la place des Franco-Manitobains.

Il m’importe de dire ici que la coopération avec le Manitoba est remarquable, et ce, à maints égards, depuis plus de 25 ans.

Dans cet accord, nos gouvernements s’engagent à affecter des sommes d’argent déterminées par un indicateur objectif de la présence francophone, et ce, pour les cinq prochaines années. C’est une première au Canada.

Le Manitoba a déjà atteint l’objectif déterminé pour les quatre premières années, par sa proactivité et ses initiatives pour sa communauté francophone. Ainsi, le Québec et le Manitoba continueront à investir 50 900 dollars par année, respectivement. En 2020-2021, cet investissement sera de 54 800 dollars par province, toujours afin que puissent être mis de l’avant des projets porteurs et structurants pour la francophonie.

De plus, nos deux provinces conviennent d’échanger de l’expertise et de coopérer dans plusieurs domaines clés, notamment au chapitre de domaines peu explorés jusqu’ici, tels que l’immigration et le tourisme.

En outre, afin d’instituer un dialogue étroit, continu et proactif, nous convenons également de nous rencontrer au moins une fois tous les deux ans, pour échanger et faire le point en matière de francophonie canadienne ainsi que pour adopter un plan d’action triennal en fonction des besoins et des priorités qui auront été au préalable identifiés par la Société franco-manitobaine.

Notre gouvernement souhaite renouveler et bonifier son action en matière de francophonie canadienne avec l’ensemble des provinces et territoires et espère que la signature de ce nouvel accord et le leadership manitobain seront suivis d’une longue série à venir.

En cette journée d’alliance pour l’avenir de notre francophonie et à l’aube du 150e anniversaire du Canada, en 2017, je veux remercier tous les Manitobains pour ce geste d’inclusion face à la francophonie.

Je crois sincèrement que la reconnaissance du français ajoute à la force de notre pays et au rôle de modèle qu’il peut jouer dans le monde.

Tout n’est pas parfait. Mais il y a une tendance claire. Notre langue est mieux accueillie et reconnue, et cela doit nous insuffler la confiance et l’enthousiasme de poursuivre la route.

C’est ensemble que nous sommes plus forts et que nous pourrons faire face aux défis importants auxquels fait face la francophonie canadienne. L’avenir de l’humanité ne passe pas par la construction de murs, mais par la construction de ponts entre les sociétés.

Pour nous, fiers Québécois, qui voulons nous réapproprier notre appartenance canadienne, notre appartenance à la francophonie canadienne constitue le chemin privilégié; ce chemin que vous avez pavé et entretenu, ce chemin qui nous amène toujours plus loin.

En terminant, permettez-moi de souligner, encore une fois, le grand attachement de votre premier ministre, monsieur Selinger, à la langue française et sa détermination à renforcer le statut du français au Manitoba. C’est un honneur de collaborer avec vous.

Je veux remercier tous les Manitobains des gestes d’appui à la francophonie.

Ensemble, nous construirons un meilleur pays.

Merci.

Album photos

Le 18 janvier 2016, à Winnipeg, le ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, M. Jean-Marc Fournier, accompagné du premier ministre du Manitoba et ministre responsable des Affaires francophones, M. Greg Selinger, prend la parole lors de la signature du nouvel Accord de coopération et d’échanges entre le gouvernement du Québec et le gouvernement du Manitoba en matière de francophonie.