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Crise du logement au Nunavik Le gouvernement du Québec dénonce l’inaction du gouvernement du Canada

Québec, le 30 octobre 2013.M. Alexandre Cloutier, ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, à la Francophonie canadienne et à la Gouvernance souverainiste et ministre responsable de la région du Nord-du-Québec, Mme Élizabeth Larouche, ministre déléguée aux Affaires autochtones, et M. Luc Ferland, député d'Ungava et adjoint parlementaire à la ministre des Ressources naturelles (volet affaires nordiques), accompagnés de M. Jobie Tukkiapik, président de la Société Makivik, et de M. Tunu Napartuk, maire de Kuujjuaq, ont interpellé aujourd’hui le gouvernement fédéral sur la grave crise du logement au Nunavik.

« C’est le gouvernement du Canada qui, en stoppant unilatéralement la construction de logements sociaux pendant six années consécutives à la fin des années 1990, a créé l’immense pénurie de logements qu’on connaît aujourd’hui au Nunavik. Non seulement le gouvernement fédéral a fait preuve de laxisme et a abdiqué ses responsabilités, mais il a fait preuve d‘omission, de négligence et de mauvaise foi dans ses négociations avec la nation inuite. Ce sont les conclusions fort révélatrices qui ressortent d’un rapport réalisé en 2012 par la médiatrice Dominique Bourcheix mandatée pour régler un différend entre Ottawa et les Inuits en matière de logement », a indiqué le ministre Alexandre Cloutier.

Pour sa part, et malgré l’absence d’Ottawa, le gouvernement du Québec s’occupe de la situation, comme en témoignent ses engagements qu’il a pris seul, annoncés dans le plan de développement nordique Le Nord pour tous. En effet, d’ici 2016, ce sont 300 logements sociaux qui seront construits au Nunavik, grâce à un effort de 79,5 millions de dollars du gouvernement du Québec.

« Il est plus qu’urgent que le gouvernement fédéral cesse de se fermer les yeux, assume ses responsabilités et fasse sa part, car les Inuits vivent des drames humains inacceptables. Cette situation a d’ailleurs fait l’objet d’un rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse publié en 2007, lequel a démontré que le surpeuplement des logements compromet la sécurité et le développement des enfants et entraîne des désordres physiques et mentaux graves. Le Québec n’a pas tardé à agir. Qu'est-ce que le gouvernement du Canada attend? », a questionné le ministre Cloutier.

Le gouvernement du Québec est pleinement conscient de la situation critique du logement au Nunavik et s’inquiète notamment des enjeux sociaux qui découlent des problèmes de pénurie de logements. La ministre Élizabeth Larouche a pour sa part tenu à rappeler que « cette crise du logement contribue à aggraver plusieurs problèmes sociaux importants, tels que le décrochage scolaire, la violence familiale, le suicide, l’alcoolisme et la toxicomanie, sans oublier la propagation de maladies graves, comme la tuberculose. Un accès à des logements décents et en quantité suffisante est un prérequis essentiel pour apporter des solutions durables aux difficultés que vivent les Inuits du Nunavik ».

Comme l’a déclaré le président de la Société Makivik qui représente les Inuits du Nunavik, M. Jobie Tukkiapik : « Nous demandons une action immédiate pour résorber la crise du logement et sa cascade d’effets dévastateurs sur notre population. Cela veut dire, de la part des gouvernements, le respect de la parole donnée et des ententes conclues. Très concrètement, nous exigeons un investissement d’argent suffisant pour combler les 899 unités qui manquent pour loger décemment les familles de nos 14 communautés. Les conditions de surpeuplement les ont fait souffrir depuis trop longtemps les gouvernements ne peuvent plus fermer les yeux sur ses effets ».

« Il est clair pour nous que le développement nordique commence par l’accompagnement des communautés. La crise du logement est avant tout une grave crise sociale qui engendre son lot de drames humains pour les Inuits du Québec. Il faut que cela cesse une fois pour toutes », a indiqué le député d’Ungava, M. Luc Ferland.

« Aujourd’hui, le gouvernement du Québec interpelle le gouvernement du Canada pour qu’un plan de rattrapage soit mis en place sans délai. Avec une somme de 185 millions de dollars, la pénurie de logements au Nunavik pourrait se régler. En fait, nous demandons à ce que les Inuits reçoivent la part qui leur revient », a conclu le ministre responsable de la région du Nord-du-Québec, M. Alexandre Cloutier.