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Ensemble pour le français

22 août 2018

Jean-Marc Fournier – Leader parlementaire du gouvernement et ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne

Le français fait partie de notre identité, au Québec et au Canada.

Notre langue fait partie de notre héritage, mais aussi de notre avenir collectif. Elle nous offre une fenêtre sur un monde où, d’ici 2050, 700 millions de personnes parleront français et où elle est la seule langue, avec l’anglais, à être parlée sur les cinq continents. Un monde plurinational, caractérisé par les migrations, et plurilingue, dans lequel plusieurs peuples ont comme objectif que tous leurs citoyens et citoyennes apprennent une deuxième langue. Un monde où, selon les études, deux pays qui partagent des liens linguistiques tendent à échanger davantage que s’ils n’en avaient pas.

Les deux langues officielles du Canada représentent, pour tous les Canadiens, un avantage comparatif indéniable dont peu de pays bénéficient et un potentiel économique qui nous incite davantage à faire rayonner le français d’un océan à l’autre, mais aussi au-delà de ces frontières.

Au Canada, la force de la francophonie réside notamment dans les liens qu’ont su tisser entre elles les communautés présentes dans l’ensemble des provinces et des territoires.

Durant les quatre dernières années, le Québec s’est efforcé de consolider ces liens ainsi que ceux entre les Québécois et les autres francophones et francophiles du Canada, comme l’illustre l’entente signée avec la FCFA, la semaine dernière, qui renouvelle l’engagement du Québec envers un dialogue continu et proactif avec les communautés francophones de partout au pays. Une entente de coopération a également été conclue avec la Société nationale de l’Acadie, visant à maintenir et à renforcer les liens de solidarité et de collaboration entre les peuples acadien et québécois.

Pour arrêter le recul de la proportion démographique de francophones au pays, nous avons, avec nos partenaires de la fédération, reconnu l’importance d’agir pour une immigration francophone accrue. En 2016, les premiers ministres des provinces et territoires fixaient, pour une première fois, une cible de 5 % d’immigration francophone hors Québec. Deux forums réunissant, pour la première fois aussi, des ministres canadiens de l’immigration et de la francophonie ont suivi et ont permis d’adopter, le 2 mars dernier, un plan d’action intergouvernemental dont la mise en œuvre a commencé à se faire avec les groupes du milieu communautaire en immigration francophone, et de confirmer que le gouvernement fédéral lancerait de nouvelles initiatives pour en soutenir la réalisation.

La volonté des gouvernements s’est aussi manifestée par l’instauration du corridor patrimonial et touristique, une demande de legs pour le 150e anniversaire du pays à laquelle le gouvernement fédéral a acquiescé. Lancé le 21 février dernier, ce corridor permet de découvrir le visage et l’héritage français du Canada.

Plusieurs provinces et territoires se sont aussi dotés, certains pour la première fois, de politiques en matière de francophonie ou ont amélioré les services en français pour leurs communautés francophones, mais également francophiles. En effet, on construit plus d’écoles d’enseignement en français, et la popularité des classes d’immersion continue de croître auprès des francophiles qui voient en notre langue un avantage pour eux également.

Nous avons augmenté le soutien financier au Centre de la francophonie des Amériques, entre autres pour que celui-ci puisse assumer la coordination du Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique. Ce réseau, né d’une initiative de la Ville de Québec, en partenariat avec les villes de Moncton et de La Fayette, vise à créer des liens entre les villes désirant partager et faire connaître leur histoire, leur tourisme et leur patrimoine francophone.

Avec l’Ontario, puis le Nouveau-Brunswick, nous nous étions battus pour redonner à Radio-Canada les moyens minimaux requis pour remplir sa mission de rendre compte de la diversité régionale du pays et de répondre aux besoins particuliers des communautés francophones et acadiennes du Canada. Le gouvernement fédéral a reconnu l’importance d’agir en réinvestissant 675 millions sur cinq ans afin de moderniser et revitaliser la société d’État. 

Toutes ces avancées ne se seraient pas concrétisées si elles ne prenaient pas appui sur une conviction grandissante dans la population, toutes langues parlées confondues, de l’importance du français pour le Canada.

Pour répondre au défi multilingue du siècle présent, les politiques publiques linguistiques doivent dorénavant faire office de pont qui nous unit plutôt que de fossé qui nous divise. Le français est un cadeau offert à tous les Canadiens par les 10,5 millions de francophones et de francophiles. Les deux langues officielles du Canada et les langues premières autochtones n’ont pas à s’opposer. Comme les identités, elles peuvent et elles doivent s’additionner pour permettre à chacun individuellement et collectivement de se voir pleinement reconnu.